Bien-aimés, j’ai la joie de partager avec vous aujourd’hui le thème ci-dessus tiré de Pr 1.1-2 et suivants. En effet, la sagesse proverbiale jouait un rôle significatif dans l’Antiquité. En Orient, c’est encore le cas aujourd’hui. Dans un temps où la lecture et l’écriture n’étaient pas à la portée de chacun, la mémorisation et la connaissance de proverbes constituaient une forme particulière d’instruction. Le livre des Proverbes montre ce que l’homme pieux doit chercher et ce qu’il doit éviter dans ce monde. Il enseigne encore que, sous le gouvernement de Dieu, l’homme (indépendamment de ses bénédictions spirituelles) moissonne ce qu’il a semé. Les Proverbes contiennent les conseils de la sagesse divine pour la vie quotidienne d’un homme pieux dans toutes les difficultés, les épreuves, les dangers et les joies de son chemin sur cette terre.

Écrit par Salomon, le roi de paix, ce livre des Proverbes présente également des parallèles évidents avec les principes du royaume de Dieu, tels que le Seigneur Jésus les a exposés en Matthieu 5 à 7, dans ce qu’on appelle le Sermon sur la montagne. Mentionnée si souvent dans le livre des Proverbes, la sagesse divine, qui s’adresse même au lecteur sous une forme personnifiée (chapitres 8 et 9), trouve dans le Nouveau Testament sa pleine expression dans la personne de Christ, le Fils de Dieu (1 Cor. 1:30). Dieu s’est servi de Salomon, le plus sage parmi les plus sages (1 Rois 5.9-14), pour nous donner «les Proverbes», ce livre de la Sagesse. Bien que s’adressant à tous, il est en quelque sorte dédicacé au jeune homme (v. 4). Oui, ce livre a été spécialement écrit pour toi, jeune ami croyant parvenu à l’âge de la réflexion et du jugement personnel. C’est le moment de ton orientation et des choix décisifs. À l’école de Dieu, où se poursuit ton éducation chrétienne sous l’autorité et l’exemple de tes parents (versets 7 à 9), les Proverbes constituent un de tes principaux «livres de classe». Il contient des définitions, des règles avec leurs applications, des exercices, des exemples à suivre, et d’autres à ne pas suivre. Mais la Sagesse (comme la Parole avec laquelle elle s’identifie), est en même temps une personne vivante qui enseigne et guide dans leur marche ceux qu’elle appelle ses fils.

Les Psaumes commençaient par la mise à part du fidèle (Psaume 1.1-6). Ici de même, la première instruction donnée au fils lui enjoint d’éviter «le chemin des pécheurs» qui chercheront à le séduire en l’invitant: «Viens avec nous» (v. 11). Elle lui montre où ce chemin conduit, et le met en garde: «mon fils, ne fais pas route avec eux» (v. 15; lire Éph. 5.11-17). La Sagesse s’est donné pour tâche l’éducation de ses fils, autrement dit de ses disciples. Mais elle se tourne également vers le dehors pour en inviter d’autres à le devenir. Dieu n’a pas donné sa Parole seulement pour l’instruction des croyants; elle est aussi l’Évangile de la grâce qui montre aux inconvertis le chemin du salut. Voyez la sagesse – et à travers elle le Seigneur Jésus – chercher diligemment les âmes, partout où elles se sont égarées, pour les inviter à revenir, et à se repentir. Nous connaissons, peut-être pour les avoir fréquentés avant notre conversion, ces «lieux bruyants» où le monde s’étourdit. La sagesse crie pour faire entendre sa voix au-dessus de tout ce brouhaha (comparer Jean 7.37-44 et Jn 12.44-50). Et cette Parole, que Dieu fait annoncer partout, a un double effet: salut pour les uns, condamnation pour les autres (comp. Actes 17.30-34). Pour ceux, hélas nombreux, qui refusent d’écouter, la même voix qui aujourd’hui fait retentir les appels pressants de la grâce, un jour deviendra ironique et terrible (verset 26). Alors il sera trop tard (comparer verset 28 avec Amos 8.11-14). Mais pour ceux qui écoutent, ils habiteront en sécurité, sans crainte du jugement (verset 33). Ils seront au bénéfice de la promesse du v. 23: «Je ferai couler pour vous mon Esprit, je vous ferai savoir mes paroles».

Le livre des Proverbes nous parle de l’homme placé dans une relation spéciale avec Dieu, le Dieu de l’Alliance faite avec Israël. De là le nom de Jéhovah, l’Éternel, que Dieu prend toujours dans ce livre, à l’exception toutefois de six passages: 2:5, 17; 3:4; 25:2; 30:5, 9. En contraste avec le livre des Proverbes, celui de l’Ecclésiaste, qui traite des rapports de l’homme avec son Créateur, emploie toujours le nom de Dieu (Élohim). Ce fait est important: Dieu, sous son nom d’Éternel, s’adresse ici à ceux qui sont en relation avec Lui, parce que sa Sagesse les a engendrés; de là le nom de «fils» dont tout ce livre est rempli et particulièrement ses premiers chapitres. Mais ce nom de fils n’est pas uniquement un nom de relation; il signifie aussi que celui qui le porte dépend d’une autorité instituée de Dieu. Cette autorité n’est pas une autorité légale qui menace et condamne; elle est basée sur une relation d’affection et d’amour, fruit des entrailles mêmes du Père. Les parents, père et mère, sont les représentants de cette autorité ici-bas. Ils pourvoient à l’éducation du fils par l’instruction, la discipline, les châtiments même, si cela est nécessaire. Toutefois, outre les parents, il y a d’autres représentants de l’autorité auxquels il faut prêter l’oreille. Telle était l’autorité du roi Salomon. Dieu lui avait donné une sagesse telle, que personne ne fut sage comme lui (1 Rois 4:29-34). Cette sagesse et cette autorité du roi sont remplacées pour nous, chrétiens, par l’inspiration de la Parole divine que nous avons comme éducatrice.

Il va sans dire que la Sagesse s’adresse aussi directement à tous les hommes (voyez 8:1-9), mais en vue de faire d’eux ses fils. Elle n’est pas seulement la Sagesse, elle est aussi la grâce; elle engage tout homme à avoir des oreilles pour entendre. Elle est à la fois une personne et la parole de Dieu. Elle appelle les hommes à revenir de leur mauvaise voie, à entrer en la présence de Dieu, à lui donner dans leur cœur la place qui Lui appartient, et c’est en cela que consiste la crainte de l’Éternel. Sous un certain rapport, la Sagesse, dans les Proverbes, est donc semblable à l’Évangile, en ce qu’elle s’adresse à tous et veut que tous les hommes soient sauvés pour devenir ses fils. Elle appelle à la repentance. Son rôle, dans les chap. 8 et 9, est fondé sur la grâce. Cependant la Sagesse, dans les Proverbes, ne nous parle pas, comme l’Évangile dans le Nouveau Testament, d’une grâce fondée sur le sacrifice de Christ, et donnant, par la simple foi en son œuvre, la relation d’enfant avec le Père, le ciel, les privilèges et la gloire célestes. Au contraire, le domaine des Proverbes est la terre, mais la terre devenue «le monde» par l’introduction du péché. Le monde est caractérisé par la violence, la malice et la corruption morale («la femme étrangère») et son caractère n’a pas changé depuis le déluge.

Sur cette scène le mal règne sous toutes ses formes et a entièrement obstrué tout chemin qui aurait pu conduire à Dieu; mais la Sagesse nous révèle un chemin selon Dieu au milieu de ces décombres accumulés, comme, plus tard, la seconde épître à Timothée nous en révélera un au milieu des ruines de l’Église. Ni l’œil de l’aigle, ni l’œil de l’homme ne peuvent apercevoir ce sentier, mais la Sagesse divine le manifeste et tout fils de la Sagesse peut le distinguer et le suivre (Job 28:7-28.). En outre, pour le croyant, le gouvernement de Dieu subsiste malgré tout, quoique Ses voies semblent entièrement obstruées par le mal, et nous sommes instruits par la Sagesse à nous conformer aux principes de ce gouvernement. Ce que nous venons de dire prouve que les Proverbes sont occupés avant tout de la marche des enfants de la Sagesse dans un milieu où le mal domine de toute part – car le mal est en nous, aussi bien que hors de nous – mais dans un milieu où l’Éternel révèle aux siens un chemin qui les met à l’abri du mal. Pour y marcher sans broncher, il faut avoir reçu l’instruction de la Sagesse. La connaissance, le discernement, ne s’acquièrent que par une longue expérience, car il est dit: «Le sentier des justes est comme la lumière resplendissante qui va croissant jusqu’à ce que le plein jour soit établi» (4:18). En nous la Sagesse elle-même est un don de la grâce de Dieu, mais qui va croissant par l’instruction et l’expérience. Dans un sens on pourrait intituler les Proverbes: «le livre de l’Expérience». C’est en effet à quoi conduit la Sagesse, la parole de Dieu et la crainte de l’Éternel.

Cependant, toute une longue vie humaine ne suffirait pas pour acquérir individuellement cette expérience. Il est remédié à cette lacune par l’enseignement des parents et des sages qui, de génération en génération, ont communiqué à leurs fils le fruit de leur expérience personnelle, basée sur la parole de Dieu. Mais, avant toute autre chose, nous ne pouvons croître réellement que par la connaissance d’une Personne, et cette Personne est la Sagesse que l’Éternel a «possédée avant ses œuvres d’ancienneté», et «dès avant les origines de la terre» (8:22-23). Demandons-nous maintenant ce qu’est, de fait, la Sagesse et comment elle doit être définie. On peut la considérer sous quatre points de vue:

1° En Dieu, elle est la connaissance absolue et parfaite de toutes choses, de leur état et de leurs relations réciproques. La parole de Dieu contient pour nous cette connaissance, autant que notre imperfection est capable de la saisir. Cette Sagesse, Dieu nous la communique par sa Parole, afin de nous mettre en relation avec Lui. Le premier pas dans cette relation est la crainte de l’Éternel. La crainte de l’Éternel nous apprend à haïr le mal et à aimer le bien, à l’exemple de Dieu lui-même. Cette même crainte de l’Éternel nous révèle le chemin que nous avons à suivre dans une vraie séparation du mal.

2° Mais en outre, la Sagesse est une Personne et cette personne est Christ. Elle était de toute éternité les délices de Dieu, son «nourrisson», le Fils unique dans le sein du Père. Elle a présidé à l’action créatrice. C’était une personne divine avec Dieu, mais elle était Dieu lui-même, distincte de Dieu, mais absolument de même nature que Lui. Elle était les délices de Dieu, mais trouvait elle-même ses délices dans les fils des hommes. Au temps voulu cette Sagesse est descendue ici-bas, est devenue homme, et Dieu a trouvé ses délices en cet homme, comme Lui trouvait ses délices en Dieu. Mais, en trouvant son plaisir en Christ homme, ce sont, chose merveilleuse, les hommes, que Dieu admet devant Lui, comme objets de ses délices. Il peut dire: «Bon plaisir dans les hommes», quand cet homme nouveau naît ici-bas, petit enfant dans une crèche, comme le Sauveur du monde.

3° Christ homme était non seulement la Sagesse de Dieu, comme nous venons de le voir, mais la Sagesse était en Lui. Il en était rempli; il y avançait; sa sagesse s’adaptait elle-même graduellement à sa stature; il y avançait, de manière à frayer la voie à d’autres (Luc 2:40, 52). Il est devenu ainsi pour nous le modèle à suivre, le modèle de la sagesse parfaite. Nous ne pouvons être faits participants de celle-ci que par l’expérience, en suivant, pas à pas, l’exemple donné par ce modèle. Mais bien plus que cela, comme nous l’avons déjà dit, il est en personne, dès l’éternité, la Sagesse de Dieu. Le connaître personnellement, c’est boire à la source même de la Sagesse.

4° Enfin, dans le croyant, la sagesse est l’ensemble de tout ce que l’expérience des autres a pu recueillir et lui fournir, avec l’instruction donnée de Dieu par sa Parole, et en ayant sous les yeux l’exemple de la Sagesse parfaite dans un homme, de manière à juger par elle de toutes choses. Notons, en terminant, que la Sagesse ne consiste pas à s’occuper du mal, dont le seul contact est capable d’exercer son influence sur des êtres faillibles comme nous, par les convoitises qu’il soulève dans nos propres cœurs. Non, la Sagesse consiste à s’occuper du bien pour éviter le mal en le haïssant. C’est pour s’être mise en rapport avec le serpent, au lieu de refuser de l’entendre, qu’Ève, innocente mais faillible, est tombée et a entraîné toute sa race dans sa chute.

Il peut être utile, dès le début de cette étude, de définir en quelques mots, pour éviter des répétitions trop fréquentes, le sens de quelques-uns des termes dont se sert le livre des Proverbes. Les premiers versets du chapitre 1 en contiennent, dès l’abord, un certain nombre. Sans revenir sur le mot «la Sagesse» qui forme la substance même du livre et que nous avons cherché à définir dans l’introduction générale, nous nous en tiendrons aux termes suivants que nous donnons ici par ordre alphabétique:

Avisé. Un homme réfléchi qui a l’esprit ouvert et qui, ayant profité de l’enseignement de la Sagesse, est habile à discerner entre deux partis: le bon parti pour le suivre, le mauvais pour l’éviter.

Connaissance. En vertu de l’instruction reçue, la connaissance remplace dans l’homme l’ignorance première. Elle est la connaissance des pensées de Dieu, le «savoir». Comme «l’Instruction» (voir ce mot plus loin), elle fait partie de la Sagesse. – En Dieu, la Connaissance est parfaite et forme le point de départ de toute son action (3:20).

Conseil. Mûre réflexion; un esprit qui se rend compte des moyens à employer pour atteindre le but et en calcule les difficultés.

Crainte de l’Éternel. État de l’âme placée dans la pleine lumière de Sa présence et Lui donnant la place qui Lui appartient. L’âme y apprend à haïr le mal comme Dieu le hait et à aimer le bien comme Dieu l’aime.

Droit, intègre. Homme sans fraude dans le cœur, et dont le chemin correspond à cette droiture.

Fils. Ce terme n’est jamais appliqué qu’à ceux que la Sagesse a engendrés (or c’est la grâce) et qui sont sous son enseignement. Ils sont les justes. Ceux qui n’appartiennent pas à cette famille sont appelés: simples, sots, méchants, pervers, perfides, moqueurs.

Fou, Folie. La folie est l’état d’un cœur dont la sagesse est absente, d’un cœur conduit par sa propre volonté insoumise. Le fou a perdu la raison, il est livré à lui-même; il va où son cœur le mène, sans aucune crainte, sans aucune idée de Dieu, sans aucun contrôle.

Instruction. Les principes inculqués au fils par l’autorité affectueuse de ses parents, mais comprenant aussi, comme faisant partie de l’instruction, la répréhension ou la correction nécessaires pour inculquer ces principes. Comme «la Connaissance», l’Instruction fait partie de la Sagesse.

Intelligence. Promptitude à discerner entre le bien et le mal, chose que d’autres ne connaissent, ni ne comprennent (1 Rois 3:9). Capacité de s’approprier les pensées de Dieu et d’en faire son profit.

Justice, juste. La justice, dans l’Ancien Testament comme dans le Nouveau, a certainement toujours la foi pour point de départ (Gen. 15:6), mais le juste, dans l’Ancien Testament, est un homme dont l’état pratique signifie qu’il bannit le péché de sa conduite et de ses voies, ou qu’il l’empêche de s’y introduire.

Juste jugement. Juste appréciation de toutes choses selon le caractère d’un Dieu juste.

Méchant. Le méchant est toujours l’opposé du juste; c’est un homme qui n’a que le péché dans le cœur, qui le pratique et se laisse diriger par lui.

Moqueur. Le moqueur n’est pas seulement un homme qui tourne la parole de Dieu en dérision, mais un homme qui la tient pour non avenue, pour une chose à laquelle il ne vaut pas la peine de prêter attention, qui est sans valeur et négligeable (2 Pierre 3:3, 4; Jude 18).

Prudence. Vertu qui nous fait peser, avec autant de circonspection que possible, les voies qui se présentent à nous, en vue d’éviter la mauvaise voie.

Réflexion. Faculté de peser, de coordonner et de fixer nos pensées, en vertu de l’éducation paternelle qui nous est imposée. Elle est en contraste avec l’inattention propre à l’enfant.

Science. Le savoir acquis graduellement par l’étude.

Simple. Un homme privé de sens, c’est-à-dire incapable, par nature, de discernement. Cet état peut être rencontré même chez un fils, et, pour être abandonné, nécessite la discipline du père.

Sot (hébreu: Kesil). Un homme ignorant, étranger à la connaissance des pensées de Dieu, obstiné dans son ignorance, et haïssant l’obligation d’avoir affaire à Dieu. Un sot est incapable de rien apprendre. Un fils peut être qualifié de sot (traduit, dans ce cas, pour marquer la différence, par insensé dans notre version) quand il ne répond pas à l’instruction de ses parents.

v. 1-5. — Les versets que nous allons considérer servent de préface au livre des Proverbes. Ils ont une immense portée en ce sens qu’ils nous montrent le but de cet écrit, à quelles personnes il s’adresse, quel champ moral il embrasse, quel chemin y est tracé pour ceux qui sont appelés à traverser un terrain rempli d’embûches; quelles qualités sont requises pour naviguer sur une mer toute parsemée d’écueils et où la barque de celui qui s’y aventure sans boussole, sera nécessairement brisée. 

Proverbes de Salomon, fils de David, roi d’Israël, pour connaître la sagesse et l’instruction, pour discerner les paroles d’intelligence; pour recevoir instruction dans la sagesse, la justice, le juste jugement, et la droiture; pour donner aux simples de la prudence, au jeune homme de la connaissance et de la réflexion. Le sage écoutera, et croîtra en science (v. 1-5).

Le roi Salomon qui avait reçu de Dieu la Sagesse est bien placé pour nous dire qu’il s’agit, avant tout, de la connaître. Cette Sagesse consiste à avoir une juste appréciation de toutes choses; elle contient tout ce que l’expérience nous apprend pour suivre ici-bas le chemin de Dieu. Cette Sagesse est divine et n’a rien à faire avec la sagesse humaine. En effet, la Sagesse, la connaissance de toutes choses selon leur vrai caractère, est en Dieu et Christ en est personnellement le représentant parfait. Il est «la Sagesse de Dieu» et «nous a été fait Sagesse de la part de Dieu» (1 Cor. 1:24, 30). La seconde chose que ce livre est destiné à nous faire connaître, c’est l’instruction. En même temps que nous connaissons la Sagesse, le bien parfait, nous avons à être mis en garde contre le mal. L’instruction prend souvent la forme de discipline ou de châtiment, quand nos cœurs sont distraits ou légers. Pour discerner les paroles d’intelligence. Les discerner, c’est savoir faire la différence entre ce qui est l’expression de la pensée de Dieu et ce qui ne l’est pas.

Les Proverbes ont encore un autre but que celui de nous faire connaître l’instruction, ils veulent nous la faire recevoir (v. 3). Nous sommes mis par eux à l’école, afin d’être informés des choses qui concernent la justice, c’est-à-dire la manière de marcher dans ce monde en évitant de laisser entrer le péché dans nos voies; – le juste jugement, le jugement équitable de toutes choses selon les pensées de Dieu; – enfin la droiture, cette forme de la justice qui caractérise l’homme intègre, marchant dans un droit chemin, sans s’en écarter, ni à droite, ni à gauche.

Pour donner aux simples de la prudence. Les simples sont ceux qui, par nature, sont privés de sens et, par conséquent, aptes à être conduits, sans s’en apercevoir, dans une mauvaise voie, par la ruse ou la méchanceté de ceux qui les entourent. La Sagesse leur enseigne la prudence, le discernement subtil qui nous met en garde, à temps, pour ne pas nous engager dans cette mauvaise voie. Au jeune homme de la connaissance et de la réflexion. La Sagesse prend le jeune homme, pour faire son éducation, dès le début de sa carrière responsable, car c’est souvent l’ignorance et le manque d’expérience qui sont la cause de ses chutes au début de sa carrière, chutes dont l’effet retentit parfois sur sa vie tout entière. De la réflexion: un homme réfléchi est un homme qui ne se laisse pas entraîner par les circonstances et ne se livre pas aux impulsions qu’elles font naître. Il fera face aux difficultés, ayant pesé d’avance leur caractère et leurs conséquences.

Toutes ces choses s’adressent au sage: Le sage écoutera et croîtra en science. Non qu’il n’ait pas la chair en lui, car tout ce Livre nous montre que le sage a non seulement à combattre contre les impulsions du dehors, mais aussi contre celles de son propre cœur. Il ne s’agit pas ici d’instruire les gens dépourvus de sens qui appartiennent au monde; nous avons vu, dans l’Introduction, que le rôle de la Sagesse est d’appeler ces derniers, non de les instruire; mais le but du livre est de dépouiller le sage, le fils de la Sagesse, de tout ce qui, dans son cœur, pourrait être une entrave à la vie selon Dieu. À cette école, celui qui est déjà sage, qui a été enfanté par la Sagesse, commencera par écouter, comme un bon disciple, car la Sagesse commence à se produire chez le fils, par la dépendance de Celui qui l’enseigne. Telle était Marie aux pieds de Jésus. C’est le moyen de croître en science, et cette croissance étant entièrement le fruit de l’enseignement reçu, nous garde dans l’humilité au lieu de nous enfler.

v. 6. – L’intelligent acquerra du sens pour comprendre un proverbe et une allégorie, les paroles des sages et leurs énigmes. C’est ainsi que, par l’habitude, l’intelligent acquiert des sens exercés à discerner toutes les formes de l’enseignement, afin de les appliquer au bon moment à chacune des circonstances de sa carrière.

Tel est donc le but de l’enseignement de la sagesse. N’oublions pas, et nous l’avons déjà fait remarquer, qu’entre la Sagesse et la Parole il y a une grande analogie. Le chapitre 8 nous enseigne qu’au commencement était la Sagesse, la pensée de Dieu tout entière. L’évangile de Jean nous dit qu’au commencement était la Parole, l’expression parfaite de cette pensée.

v. 7. – Tel est, disions-nous, le but du Livre: les Proverbes nous sont donnés pour connaître la Sagesse. Mais il est un principe qui se trouve à l’origine de cette connaissance, qui en est la base et le commencement: La crainte de l’Éternel est le commencement de la connaissance; les fous méprisent la sagesse et l’instruction. Craindre l’Éternel, c’est nous trouver en sa présence pour lui donner, dans nos cœurs, la place qui lui est due, étant convaincus, dès que nous entrons là, que rien d’impur ni de souillé ne peut entrer en contact avec Lui. Cette conviction est le commencement de la connaissance. On ne peut rester devant Lui qu’en haïssant le mal, mais en même temps, on se trouve devant la bonté suprême et l’on apprend à l’estimer bien haut. En un mot la crainte de l’Éternel c’est: «Retire-toi du mal, et fais le bien; cherche la paix, et poursuis-la» (Ps. 34:15). On donne à Dieu la place qui lui appartient; Il devient tout pour celui qui est en Sa présence. Son autorité, l’autorité du bien parfait, est reconnue, et aussitôt, de notre part, l’honneur, la déférence, la confiance, la soumission, l’obéissance, l’affection, l’amour, lui sont rendus. Les fous méprisent la Sagesse et l’instruction auxquelles cette crainte de Dieu nous amène.

v. 8-9. – Un second principe se trouve à la base de toute notre conduite: Ce principe est la soumission à l’autorité des parents, établie de Dieu ici-bas: «Écoute, mon fils, l’instruction de ton père, et n’abandonne pas l’enseignement de ta mère; car ce sera une guirlande de grâce à ta tête, et des colliers à ton cou». Tout ordre moral ici-bas est fondé sur cette soumission. L’instruction des parents joue, comme nous l’avons vu dans l’Introduction, un très grand rôle dans ce livre, parce qu’ils sont établis comme les représentants visibles de l’autorité affectueuse et de la Sagesse divines, et qu’ils sont responsables de l’exercer pour le bien des enfants qui leur ont été confiés. Chaque fois que le fils est mentionné dans les Proverbes, il est considéré comme issu d’eux et, en même temps, comme le fils de la Sagesse, comme introduit dans une relation spirituelle et indissoluble avec l’Éternel, en un mot, comme son enfant, en contraste avec les insensés et les méchants qui sont les enfants du monde. C’est pourquoi nous entendrons dans ce livre tantôt les parents, tantôt la Sagesse elle-même, s’adresser à lui comme fils. Le fils, selon l’acception de ce terme qui court tout le long des Proverbes, se trouve dans ce monde en présence de deux influences: la bonne, celle du père et de la mère (c’est-à-dire l’autorité jointe à l’amour le plus tendre) représentants de la Sagesse divine ici-bas – et la mauvaise, celle de la femme étrangère, représentant l’esprit de la chair et du monde.

Les v. 10-19 nous présentent l’influence du mal après celle du bien, aux v. 8-9. Les pécheurs, en opposition avec le père et la mère entrent en scène pour séduire le fils de la Sagesse. Ils lui suggèrent la ruse et la violence en vue de satisfaire ses convoitises. Ils lui proposent l’association dans le mal pour faire réussir leurs desseins. Cette association est bien plus attrayante pour le cœur naturel que la soumission de la volonté, que le «joug aisé», qui nous est proposé dans le chemin solitaire du bien. Mais (v. 17) devant ceux qui sont avertis de l’embûche, ce sera en vain que l’oiseleur tendra ses filets. Ils ont désormais des yeux pour voir et des ailes pour échapper à leur ennemi. Ce seront les pieds du tentateur qui s’embarrasseront dans les mailles de son piège.

v. 20-23. – Ce n’est pas seulement à ses fils que la Sagesse s’adresse. Elle a une autre fonction qui sera développée plus explicitement dans les chapitres 8 et 9. Elle crie au dehors. Elle se fait entendre au milieu de l’activité, du bruit, de la vie publique dans ce monde. Elle veut être écoutée, là même où l’homme, dans son indépendance de Dieu, s’est organisé en société. Elle s’adresse aux simples, à ceux qui, étant privés de sens, deviennent si facilement la proie des tentations de la chair; elle reprend les moqueurs et les sots, ces ignorants qui haïssent la connaissance. Elle les engage à revenir à sa répréhension qui, s’ils l’avaient écoutée, les aurait amenés en la présence de Dieu pour le connaître et se juger eux-mêmes. S’ils écoutent, ils seront abreuvés aux ruisseaux de l’Esprit et auront la connaissance des paroles de la Sagesse.

Les versets ci-après ont été compilés pour votre édification et regroupés pour votre meilleure compréhension.

  • Proverbes, références générales

Pr 1.1 Proverbes de Salomon, fils de David, roi d’Israël, Ec 12.9 avant que la poussière retourne à la terre, comme elle y était, et que l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné. Ez 16.44 Voici, tous ceux qui disent des proverbes, t’appliqueront ce proverbe: Telle mère, telle fille! Jn 16.25 Je vous ai dit ces choses en paraboles. L’heure vient où je ne vous parlerai plus en paraboles, mais où je vous parlerai ouvertement du Père.

  • Discernement

1 Rois 3.9 Accorde donc à ton serviteur un coeur intelligent pour juger ton peuple, pour discerner le bien du mal! Car qui pourrait juger ton peuple, ce peuple si nombreux? Esa 11.3 Il respirera la crainte de l’Éternel; Il ne jugera point sur l’apparence, Il ne prononcera point sur un ouï-dire. 1 Co 2.14 Mais l’homme animal ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge. Hb 5.14 Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux dont le jugement est exercé par l’usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal.

  • Honorer les parents

Lv 19.3 Chacun de vous respectera sa mère et son père, et observera mes sabbats. Je suis l’Éternel, votre Dieu. Dt 27.16 Maudit soit celui qui méprise son père et sa mère! -Et tout le peuple dira: Amen! Pr 30.17 L’oeil qui se moque d’un père Et qui dédaigne l’obéissance envers une mère, Les corbeaux du torrent le perceront, Et les petits de l’aigle le mangeront. Mt 15.4 Car Dieu a dit: Honore ton père et ta mère; et: Celui qui maudira son père ou sa mère sera puni de mort.

  • Conseil divin

Ps 16.7 J’ai constamment l’Éternel sous mes yeux; Quand il est à ma droite, je ne chancelle pas. Ps 73.24 Tu me conduiras par ton conseil, Puis tu me recevras dans la gloire. Esa 11.2 L’Esprit de l’Éternel reposera sur lui: Esprit de sagesse et d’intelligence, Esprit de conseil et de force, Esprit de connaissance et de crainte de l’Éternel. Esa 28.29 Cela aussi vient de l’Éternel des armées; Admirable est son conseil, et grande est sa sagesse.

De tout ce qui précède, nous notons qu’à l’origine donc, tous les hommes font partie de ceux auxquels la sagesse s’adresse. Un sort terrible attend ceux qui ont rejeté le dessein de Dieu à leur égard, qui ont «haï la connaissance et n’ont pas choisi la crainte de l’Éternel»: une subite destruction viendra sur eux (v. 27; 1 Thes. 5:3). Mais, grâce à Dieu, il y a, dans cette multitude, des oreilles pour entendre, des consciences atteintes par les appels de la Sagesse. «Celui qui m’écoute habitera en sécurité et sera tranquille, sans crainte du mal»; il a trouvé un refuge assuré, le repos et la paix; il est «délivré de la colère qui vient» (1 Thes. 1:10). Examinons la première partie. Un grand principe y est posé d’emblée. La crainte de l’Éternel, d’un côté, et, de l’autre, cette folie de la volonté qui méprise la sagesse et l’instruction qui la brident. Car, outre la connaissance du bien et du mal à l’égard duquel la crainte de l’Éternel opérera, il y a cet exercice de l’autorité dans l’ordre que Dieu a créé qui est un frein à la volonté (cette origine de tout désordre), comme ce qui est confié aux parents et à ceux qui sont dans leur position. Et l’Esprit insiste soigneusement sur ces choses, comme étant la base du bonheur et de l’ordre moral dans le monde, en contraste avec l’indépendance. Ce n’est pas seulement l’autorité de Dieu donnant des préceptes, ni même exposant la conséquence des actions, mais c’est l’ordre qu’il a institué dans les relations qu’il a établies au milieu des hommes, surtout celles qui se rapportent aux parents. Se soumettre aux parents, c’est réellement reconnaître l’ordre institué de Dieu. C’est le premier commandement avec promesse (Éph. 6:2). Le péché ou l’activité de la volonté de l’homme se produit sous deux formes : la violence et la corruption. C’est ce qui a eu lieu au temps du déluge. La terre était corrompue devant Dieu, et elle était remplie de violence (Gen. 6:12-13). Satan est menteur et meurtrier (Jean 8:44). Les désirs corrompus sont même, dans l’homme, une source plus abondante de mal. Au chapitre premier, la violence est signalée comme la violation des obligations auxquelles nous sommes assujettis par la volonté de Dieu. Or, la sagesse crie haut pour faire entendre sa voix, en proclamant le jugement de ceux qui méprisent ses voies. Nos prières vous y accompagnent tous.

PRIÈRE D’ACCEPTATION DE JESUS-CHRIST COMME SEIGNEUR ET SAUVEUR PERSONNEL

J’invite à présent toute personne qui veut devenir une nouvelle création en marchant dans la vérité, à faire avec moi la prière suivante :  

Seigneur Jésus, j’ai longtemps marché dans les convoitises du monde en ignorant ton amour pour les humains. Je reconnais avoir péché contre toi et te demande pardon pour tous mes péchés, car aujourd’hui j’ai décidé de te donner ma vie en te prenant comme Seigneur et Sauveur personnel. Je reconnais que tu es mort à la croix du Calvaire et que tu es ressuscité des morts pour moi. 

Je suis maintenant sauvé(e) et né(e) de nouveau par la puissance du Saint-Esprit. Conduis-moi chaque jour vers la vie éternelle que tu donnes à tous ceux qui obéissent à ta Parole. Révèle-toi à moi et fortifie mon coeur et ma foi, afin que ta lumière luise dans ma vie dès maintenant.

Merci, Seigneur Jésus de m’accepter dans ta famille divine, afin que je puisse aussi contempler les merveilles de ton royaume.

Je vais choisir maintenant un point d’eau tout proche où me baptiser par immersion, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

A toi toute l’adoration, la puissance et la gloire, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen ! 

Je serais content de réagir à vos questions et commentaires éventuels, avant de partager avec vous demain “ La sagesse protège du mal celui qui la possède (Pr 2).

Que le Seigneur Jésus-Christ vous bénisse abondamment.

David Feze, Serviteur de l’Éternel des armées.

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